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Des formations à l’animation, des BAFA palestiniens ?

Publié le samedi 16 mars 2013

  • Des formations à l’animation

Nous, Ceméa et association palestiniennes, nous voilà partis à organiser des formations à l’animation. Et l’on dit bien des formations à l’animation pas des BAFA !

Sures de nos positions.
Nous ne bougerons pas.
Et gare à celui ou celle qui s’égare ou fait un lapsus :
« le BAFA c’est un sigle français, ici en Palestine ça ne veut rien dire »

« Si il y a création de sigle pour cette formation un jour ce sont bien les palestinien.ne.s qui doivent le trouver »
« On ne va pas jouer les colonialistes tout de même » (en plus il parait que la place est déjà prise, ici).

  • « On ne va pas apporter des blocs de pensée. Nous, on file des recettes, eux, ils choisissent celles qui leurs plaisent et mettent bien les épices qu’ils veulent dedans. »
    S. militante des Ceméa

Et bien oui, c’est vrai, seulement là encore, notre passé nous rattrape.
Il nous rattrape parce que les stagiaires sont tellement heureux.ses de venir participer à un BAFA que ça me ferait presque de la peine de les contredire.
Il nous poursuit parce que, lorsque j’arrive dans l’association, l’affichage placardé largement annonce un BAFA et les personnes en sont tellement fière.
Il nous ronge parce qu’il faut absolument produire un certificat de BAFA à la fin de la formation, « ça leur fera tellement plaisir, aux stagiaires. »
Il nous met dans l’embarra parce que même lorsque l’on cause de « certification officielle » au ministère jeunesse et sport de l’autorité palestinienne, c’est le BAFA qui est cité comme image de marque.

  • « Quand les hommes ne peuvent changer les choses, ils changent les mots »
    Jean Jaurès

On a pour habitude aux Ceméa de parler de l’importance des mots pour appréhender le monde qui nous entoure, de dire et répéter que l’on construit notre pensée avec des mots, que la disparition de mots entraîne la disparition de concepts...
Alors que vient faire ce sigle BAFA, qui ne veut rien dire ici en Palestine ?

  • « Le monde ? on s’en fout de comment il est puisqu’on veut le changer »
    J. une copine à moi

On pensait construire quelque chose ensemble de nouveau, débuter une expérimentation, partir de rien ou pas grand chose, et cela avait un côté très excitant. En réalité, là encore il va falloir déconstruire pour mieux reconstruire.
Et puis d’abord est ce si grave ? Ne nageais-je pas juste en pleine naïveté ?
Comme le montrait si joliment cette image de communication des Ceméa qui nous définissait, nous militant.e.s comme « Passeur.euse.s d’avenir, défricheur.euse.s du quotidien », nous devons inlassablement labourer avant de replanter. Il n’y a aucune raison que ce soit différent en Palestine !

  • Où va -t-on Papa ? je ne sais pas mais on y va !
    Dicton populaire

Enfin, toutes ces élucubrations ne me disent pas plus comment je nomme la formation sur laquelle je suis formatrice, ici en Palestine, demain ...

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